« Soit l’humanisme est à la mesure du monde, soit il ne l’est pas. Un véritable humaniste ne reconnaît pas les frontières » Eric-Emmanuel Schmitt
CAP, une formation humaniste.
Nous le savons, l'humanisme place au centre de ses préoccupations le développement harmonieux de l'être humain. L'humaniste désire apporter à l'individu une connaissance qui enrichisse son esprit en lui permettant de penser librement. L'humaniste compare, analyse, s'attaque aux citadelles du faux-savoir et propose une vision nouvelle et dynamique du monde qui l'entoure. Il élève l'homme et exalte son intelligence et son esprit critique.
Nos responsables pédagogiques au niveau communautaire tournent résolument le dos à cet humanisme qui a pourtant permis la naissance d'esprits éclairés et d'une civilisation brillante.
Désireux de créer une société où le maître-mot est l'égalité des chances, ils en viennent à nier de façon alarmante le but même de l'enseignement: "le but de l'enseignement n'étant plus la formation de l'esprit, mais l'acquisition du diplôme, c'est le minimum exigible qui devient l'objet des études" ( Paul Valéry, Le Bilan de l'intelligence-1935). Dès lors, il ne s'agit plus d'apprendre et d'acquérir, mais d'emprunter le minimum pour obtenir ce diplôme. Ce minimum donne naissance à "une culture adultérée" qui ne peut aider ni convenir à la vie d'un esprit qui se développe.
Ce diplôme, reflet du socle minimum des compétences, donne des droits à son titulaire, du moins le croit-il. Fort d'un savoir momentané et artificiel, il se heurte aux exigences du monde supérieur et universitaire où l'égalité des droits n'a plus droit de cité face à la ténacité, à la pugnacité, au sens de l'effort et à la volonté , mais surtout face à la connaissance réelle qu'exige tout parcours supérieur. Le résultat est tranchant: un nombre trop élevé d'échecs en première année de bachelier, un énorme sentiment de vide moral et intellectuel et un aveuglement désastreux chez ces jeunes que l'on n'a pas habitués à se transcender.
Alors qu'un nouveau décret va dans les mois qui viennent bouleverser l'horizon des jurys et renvoyer bon nombre de jeunes vers un système scolaire qui les avait rejetés, CAP a décidé de proposer une nouvelle 'option : les humanités en quatre ans. Les matières exigées par le jury de l'enseignement général seront enseignées. Elles seront complétées par des apports classiques et traditionnels qui permettront l'acquisition d'une connaissance enrichissante et dynamique à la hauteur des exigences du monde moderne.